Abarkouh - Guide Iran - Key2persia

Abarkouh

Ville de l’Iran central, dĂ©pendant administrativement de la province de Yazd, Abarkouh est un but de pĂšlerinage et d’évasion culturelle. Rideau sur les attraits de la destination.

Introduction

Le bourg d’Abarkouh, dans la partie centrale de l’Iran, est encore peu pratiquĂ© des touristes. À tort, parce que sa culture persane, son dialecte, ses mosquĂ©es, ses chĂąteaux grandioses et ses jolies maisons traditionnelles en briques sĂ©chĂ©es le classent parmi les destinations les plus captivantes du pays. Sa situation dans la province de Yazd, voisine d’Ispahan et de Shiraz, inscrit la ville dans le triangle historique de l’Iran, qui invite Ă  une sĂ©duisante incursion sur l’ancienne route caravaniĂšre de la soie.

Nanti de monuments impressionnants, comme le cyprĂšs de Zoroastre – le coup de cƓur des pĂšlerins en Iran – Abarkouh confirme incontestablement sa place dans le marchĂ© du tourisme. Donnez des ailes Ă  vos envies d’air pur et d’escapade en Iran en rĂ©servant dĂšs aujourd’hui votre vol pour Abarkouh.

Notes d’histoire

Le surnom poĂ©tique de « montagne nuageuse Â» colle bien au bourg d’Abarkouh qui se hisse Ă  1 500 mĂštres d’altitude. Son histoire est aussi passionnante que mouvementĂ©e, Ă©crite par les dynasties du Moyen-Orient qui ont tour Ă  tour gouvernĂ© le pays.

Abarkuh, Abarkooh ou AbarkĆ« – moquons-nous de la graphie – Ă©tait autrefois un centre Ă©conomique important de la province de Kerman, avant d’ĂȘtre contrĂŽlĂ©e par la province de Fars. Les anciens manuscrits de l’Iran la dĂ©crivaient comme une escale, pareille Ă  Esfandabad, oĂč les caravansĂ©rails se reposaient et s’approvisionnaient en vivres sur la route entre Chiraz et Yazd. Abbas Ier le Grand a fait bĂątir quantitĂ© d’auberges de part et d’autre d’Abarkuh, oĂč les hommes et les chameaux pouvaient s’arrĂȘter, y compris les hauts dignitaires de la cour.

Du xe au xie siĂšcle, lorsque le chef Toghrul-Beg, mettant fin au rĂšgne des GhaznĂ©vides, fonda l’Empire seldjoukide, l’épanouissement artistique et culturel d’Abarkuh atteignit son apogĂ©e. Au cours des siĂšcles suivants, la ville fut livrĂ©e aux mains des Mongols, des Timourides et des Safavides.

Le xviiie et le xixe siĂšcle ont vu Abarkuh sombrer dans une relative dĂ©cadence. La mise Ă  sac par les envahisseurs afghans a Ă©tĂ© un coup dur pour les habitants. Mais les dommages les plus lourds Ă©taient causĂ©s par la terrible bataille entre l’armĂ©e d’Agha Mohammad Khan et celle de Loft Ali Khan, Ă  l’issue de laquelle la dynastie Kadjar arriva au pouvoir.

Du passĂ© millĂ©naire d’Abarkuh, une sĂ©rie de mosquĂ©es, de forteresses, de palais ottomans, de jardins Ă  la perse soigneusement entretenus et de places historiques en a gardĂ© les traces. Le dialecte local a hĂ©ritĂ© de nombreux mots et expressions perses.

La ville moderne

La citĂ© d’Abarkuh Ă©prouve du mal Ă  rattraper son retard Ă©conomique. L’agriculture est la source de revenu principale pour les villageois. Le systĂšme d’irrigation souterrain a garanti la stabilitĂ© des rĂ©coltes en remĂ©diant aux caprices des prĂ©cipitations. C’est une vĂ©ritable attraction de constater combien la ville compte de jardins et de parcelles verdoyantes, malgrĂ© la persistance de la sĂšcheresse. Cela dit, la pauvretĂ©, la faiblesse des communications routiĂšres et le manque d’infrastructures se posent en obstacle Ă  l’avenir du tourisme.

Hormis ces rĂ©serves, la bourgade est reconnue comme un Ă©minent tĂ©moignage de l’hĂ©ritage culturel et ancestral de l’Iran. Les curieux d’art et de civilisation seront d’avis qu’Abarkouh est une Ă©tape intĂ©ressante lors d’un voyage touristique Ă  Yazd ou Ă  Ispahan.

À voir et à visiter

TĂ©moignant du prestige des dynasties successives qui ont dominĂ© la ville, l’architecture d’Abarkouh est un rĂ©gal pur et simple pour le regard. Une kyrielle de mosquĂ©es, de tombes funĂ©raires et de chĂąteaux rappelle avec nostalgie l’ùre Timuride, Afsharid et Qajar. Ne manquez pas de visiter les sites incontournables ci-aprĂšs :

Patrimoine naturel

Le cyprĂšs de Zoroastre : C’est Ă  Abarkouh que se trouve l’arbre vivant le plus ĂągĂ© d’Asie : un cyprĂšs haut de 25 mĂštres ! Aux dires du professeur russe Aleksandrov, le cyprĂšs serait contemporain des pyramides de Gizeh en Égypte puisqu’il aurait poussĂ© depuis 4500 ans. Il n’est donc devancĂ© que par le pin mathusalem de Californie qui, lui, se prĂ©vaut de 4800 ans d’existence. Pour information, sachez que le cyprĂšs garde Ă©ternellement ses feuillages, raison pour laquelle il Ă©tait l’essence la plus recherchĂ©e des jardins perses. Les croyances locales soutiennent que le planteur du cyprĂšs serait le prophĂšte Zoroastre ou Japhet, le dernier fils de NoĂ©, qui a pu Ă©chapper au dĂ©luge.

Monuments historiques

DĂ©ambulez dans le quartier de Darvazeh Meydan, oĂč la majoritĂ© des voyageurs aiment se perdre.

- Le manoir Aghazadeh : classĂ© parmi les trĂ©sors nationaux de l’Iran, le manoir Aghazadeh est un brillant modĂšle d’ingĂ©nierie architecturale. La disposition des piĂšces a Ă©tĂ© judicieusement Ă©tudiĂ©e suivant la direction des vents au fil des saisons. L’ornement des balcons et des vitraux lumineux, de mĂȘme que la grande piscine en pierre, donne une mesure du luxe des cours princiĂšres Ă  l’époque des Qajar. Cependant, l’élĂ©ment le plus frappant est la tour Ă  vent sur son toit qui s’élĂšve Ă  18 mĂštres. Elle est conçue de maniĂšre Ă  intercepter l’énergie Ă©olienne et Ă  maintenir les occupants au frais, quelle que soit la condition climatique.

- La maison Seyed Ali : Ă  cĂŽtĂ© du manoir Aghazadeh, la maison Seyed Ali est un autre monument d’importance dont la visite s’impose. Les deux palais sont reliĂ©s l’un Ă  l’autre par le sabat, un rĂ©seau d’arcades qui protĂšge les piĂ©tons des violents coups de soleil, ombrage le sentier et oriente la direction des brises.

- La maison Musavi : ce somptueux palais fait partie du complexe historique d’Aghazadeh. Il est composĂ© d’une cour d’entrĂ©e, d’une cour en contrebas ainsi que d’une grande piscine centrale qui donne au bĂątiment une unitĂ© et une cohĂ©rence visuelle. La rĂ©sidence Musavi est, au mĂȘme titre que les deux palais voisins, convertie aujourd’hui en hĂŽtels de charme.

- Le musĂ©e d’anthropologie : reconnaissable Ă  sa façade rose sculptĂ©e avec goĂ»t, la demeure Solat est une figure incontournable de la ville. Colonnes, arcades, portail ornĂ© de stucs et de reliefs Ă  cĂŽtĂ© d’éblouissants muqarnas
 Cette derniĂšre reprĂ©sente sans aucun doute l’une des plus belles rĂ©ussites de l’art iranien. Une partie de la propriĂ©tĂ© est occupĂ©e par le musĂ©e d’anthropologie, dans lequel vous pourrez dĂ©couvrir des documents d’archive, des piĂšces de monnaie, des matĂ©riels de guerre et bien d’autres artĂ©facts.

Patrimoine religieux

- La mosquĂ©e du Vendredi : l’inauguration de la mosquĂ©e remonte au xive siĂšcle. DotĂ© d’une architecture de rĂȘve qui marie les influences de l’art seldjoukide et ilkhanide, l’édifice est aujourd’hui encore un lieu de culte, de recueillement et de rĂ©confort spirituel pour les fidĂšles. L’immense dĂŽme en stalactite qui couronne le bĂątiment principal vaut franchement le coup d’Ɠil. 

- La mosquĂ©e de Biroon : fondĂ© au xve siĂšcle, le lieu de culte rĂ©vĂšle aux observateurs les Ă©lĂ©ments artistiques de l’ùre timouride, comme les voĂ»tes, les eyvāns ou le shabestan, une galerie souterraine qui ouvre sur une cour rectangulaire. NĂ©anmoins, la curiositĂ© de la mosquĂ©e repose sur son emplacement, dans la mesure oĂč elle a Ă©tĂ© bĂątie hors de l’enceinte d’Abarkuh.

- La mosquĂ©e Jame : l’édifice est un fascinant exemple des constructions en terre crue ou « adobe Â», une technique Ă  laquelle les bĂątisseurs iranais devaient s’adapter face Ă  l’absence prolongĂ©e des pluies. L’autel en stuc de la mosquĂ©e mĂ©rite Ă  tout prix d’ĂȘtre observĂ©. Sa forme actuelle date en grande partie de la dynastie Ilkhanide, bien que des projets d’agrandissement aient Ă©tĂ© entrepris sous le rĂšgne des Timurides.

Patrimoine culturel

Si le cyprĂšs de Zoroastre est l’attraction numĂ©ro un de la ville, les maisons de glace attirent en deuxiĂšme lieu la curiositĂ© des touristes. Les « yakhtchal Â» - telle est leur appellation courante -   remplissent une fonction de rĂ©servoirs de glace dans le but de produire des rafraĂźchissements pour les membres de la cour impĂ©riale. Parfois, ils stockent aussi des grains et des cĂ©rĂ©ales. Imaginez un ouvrage circulaire Ă  demi enterrĂ©, construit Ă  base de boue, de blanc d’Ɠuf, de sable et de pelage d’animaux. Les ingĂ©nieurs perses ont dĂ©jĂ  dĂ©couvert Ă  l’époque une technique d’isolation thermique capable de neutraliser les Ă©changes de chaleur. Si le concept de ces fabriques de glace – prĂ©curseurs du frigidaire et de la chambre froide – ne laisse pas d’impressionner, il l’exploitation cruelle des esclaves l’est tout autant. En effet, les historiens racontent que la glace est transportĂ©e des hautes montagnes en direction des yakhtchal, des structures Ă©tablies en plein dĂ©sert.

À voir : la glaciĂšre de Barzan dans le village de Maryam Abad et la glaciĂšre d’Aghazadeh.

Climat

Abarkuh partage le lot des villes à climat chaud et désertique. La pluie y est pratiquement inconnue, sauf en février, mars et avril (entre 12 mm et 15 mm). Les étés brûlants qui débutent en juin et prennent fin en septembre correspondent à la basse saison touristique. Août est le mois le plus chaud (39o C) et février le plus froid (4,5o C).

Ceux qui souhaitent planifier des bonnes vacances en Abarkuh sont priĂ©s de choisir des dates entre les trois derniers mois de l’annĂ©e. Évitez d’y passer l’étĂ© si vous ne supportez pas les tempĂ©ratures caniculaires.

Comment y accĂ©der ?

Le transport joue un rĂŽle primordial dans la rĂ©ussite d’un sĂ©jour. Pour les touristes exigeants, il est recommandĂ© de venir par les airs Ă  Abarkuh. La compagnie IranAir, entre autres, propose des vols Paris-Yazd qui dĂ©collent Ă  l’aĂ©roport Paris-Charles-de-Gaulle ou Paris-Orly et atterrissent Ă  l’aĂ©roport de Yazd, baptisĂ© Ă©galement aĂ©roport Shahid Ayatollah Sadooghi. La durĂ©e du vol est estimĂ©e Ă  14 heures.

L’aĂ©roport de Yazd se trouve Ă  environ 154,3 km du centre-ville d’Abarkuh. Vous n’avez qu’à prendre le train ou le taxi pour gagner votre hĂŽtel de sĂ©jour. Souvenez-vous bien de l’adresse et, si possible, notez-la quelque part, tous les chauffeurs de taxi ne parlent pas l’anglais.

Vous aimerez


  • goĂ»ter aux excellentes spĂ©cialitĂ©s locales
  • dĂ©couvrir l’architecture Ă©lĂ©gante, dĂ©suĂšte et rĂ©volue d’Abarkuh
  • photographier les fameux yakhtchal, fabriques de glace traditionnelles
  • jeter un Ɠil Ă  la façade impressionnante de la mosquĂ©e Jame
  • se recueillir sur l’un des mausolĂ©es de la citĂ©
  • observer le cyprĂšs de Zoroastre, l’arbre le plus ĂągĂ© d’Asie et le deuxiĂšme du monde entier
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